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  • Vert-de-gris de rage !

    Tournée générale à Berne : 4 milliards de plus pour l’armée ! Et comment combler cette perte ? Avec du social, des budgets cantonaux et de l’aide au développement, pardi !

    Miraculeux : il n’y a soudain plus de finances moroses à la Confédération. Il a suffi du claquement de doigts de quelques parlementaires paranoïaques. De la droite au centre, on s’est mis au garde-à-vous, on a mis la gauche au pas, et le peuple devant le fait accompli : « Non, pas besoin de voter sur cette broutille, pensez, une rallonge d’à peine 4 MILLIARDS. »

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    Vous l’aurez compris, c’est une excellente nouvelle pour les actionnaires de nos usines militaro-industrielles. Par contre, pour la paix…

    Maintenir la paix, ce n’est pas préparer la guerre (surtout pas en Suisse). C’est essayer de la prévenir, la désamorcer. Voilà justement l’une des missions de l’aide au développement : un domaine où l’on prévoit de ponctionner 2 milliards, oui, pour acheter des armes.

    Maintenir la paix, c’est anticiper les prochaines guerres, investir dans l’ONU, le CICR, l’OSCE, la CPI, etc., se donner les moyens d’une politique étrangère cohérente, une coopération internationale généreuse, une politique économique responsable.

    Maintenir la paix, c’est former, enseigner, ouvrir les esprits, éviter la radicalisation ; c’est aussi faire de la recherche en cybersécurité, en lutte contre la désinformation, en pandémies, en dérèglement climatique.

    Vous le savez : Poutine doit franchir quatre ou cinq frontières pour frapper à nos portes. Et s’il parvient à écraser l’OTAN et les armées européenne, je ne vois pas ce que feraient nos sympathiques milices de… cohésion nationale.

    Maintenant, si nos militaires professionnels ont vraiment envie de faire la guerre, qu’ils quittent leurs logiciels de simulation, leur Mercedes de service ; qu’ils se proposent comme volontaires en Ukraine et prennent avec eux tous leur matériel RUAG !

    J’ai mis 40 ans à comprendre que la neutralité suisse n’était pas de la lâcheté, de la faiblesse, de l’opportunisme. Ce n’est pas faire des affaires avec Poutine pendant 20 ans, puis geler soudain ses avoirs et se réarmer dans son coin. C’est le courage de s’engager « autrement », au service du droit international ; c’est anticiper les conflit et les désamorcer, diplomatiquement, dans l’ombre, par négociation. Ainsi seulement, notre pays sera reconnu comme interlocuteur crédible pour la promotion de la paix.

    Et merde pour vos 4 milliards.