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Notre Mer ?

Et pourquoi pas Bahr ar-Rûm (mer des Romains) tant qu’on y est ?... Il faut l’admettre. Le titre de cette chronique grince. Il rappelle l’Union de la Méditerranée, si chère au mari de Carla Bruni. "Notre Mer" sonne latinocentriste. Pire, mussolinien !Au contraire.

Cette plateforme aimerait aller contre la "remontée" des nationalismes, la balkanisation des rivages, l’Europe forteresse, l'islamisme obstiné, le côte à côte devenu face-à-face. Car la Méditerranée n’est peut-être pas qu’une cicatrice.

Ainsi, de Marseille à Marseille, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, en bon Suisse (n’ayant pas le pied marin, je suivrai la côte, manque de pot, je supporte mal l’avion), faire le tour du sujet, narguer les frontières et rencontrer les Méditerranées catholique, orthodoxe, musulmane. La "Mer du milieu des terres" est d'une importance géopolitique centrale. Elle incarne les plus grands dangers comme les plus beaux espoirs. Elle mérite qu’on s’y attarde.

Pendant six mois, j’accosterai donc ceux que l’on n’entend pas depuis l’autre rive et raconterai cette Mer partagée entre la tentation de la fermeture et la nécessité d’assumer la pluralité que porte la mondialisation.

Devant moi, une carte de la Méditerranée au 1:6'000'000. France, Espagne, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Israël, Liban, Syrie, Turquie, Grèce… Des pays que je me réjouis d'effleurer. Avec l’entrain d’un Marseillais mangeant la bouillabaisse. Tantôt ouzo, tantôt anisette. Tantôt pin torturé, tantôt bleu Cézanne, j’essaierai de garder à l’esprit l'humanisme méditerranéen dont aimait parler l’enfant d’un quartier ouvrier d’Alger :

"Ailleurs, dans les cafés maures de la Kasbah, c’est le corps qui est silencieux, qui ne peut s’arracher à ces lieux, quitter le verre de thé et retrouver le temps avec les bruits de son sang. Mais il y a surtout le silence des soirs d’été..."

Albert Camus, L’Eté à Alger

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