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  • Au siècle passé, Federer était morgien, et écrivain

    AVT_Claude-Anet_1247.jpgIl n’a pourtant donné son nom - Claude Anet qu’à une ruelle en bordure du rail et de l’autoroute, un chemin planqué derrière l’avenue Paderewski.

    Il naît à Morges en 1868, il grandit dans une famille protestante, il s’appelle encore Jean Schopfer.

    En 1892, il remporte le Championnat de France international de tennis, le tournoi qui allait s’appeler… Roland Garros.

    Dix ans plus tard, il publie, sous le pseudonyme Claude Anet, un recueil de nouvelles intitulé Petite ville. Son préambule parle de la Coquette :

    « Ma petite ville ne compte que 6'000 habitants, des mœurs bourgeoises, discrètes, paisibles ; elle est presque en retrait de l’existence. Dans les statistiques judiciaires, elle doit figurer au rang le plus honorable ; les délits y sont rares, les crimes inconnus. Pourtant elle a ses drames. »

    Puis il s’en va, il se retrouve en Perse. Téhéran était alors « à dix jours de Paris pour un voyageur pressé ». Il y retourne deux fois, il apprend le farsi, il traduit une centaine de quatrains d’Omar Khayyam, le poète qui chantait, en terre d’Islam, il y a mille ans, les femmes et le vin.

    Claude Anet travaille ensuite comme reporter pour Le Petit Parisien, il apprend le russe, il couvre la Révolution d’Octobre, il laisse quatre volumes de chroniques.

    A son retour, il rédige deux chefs-d’œuvre, Ariane, jeune fille russe (1920), qui a failli lui valoir le Prix Goncourt, et Mayerling (1930), qui connaîtra deux adaptations cinématographiques, dont une de Terence Young.

    Mon coup de cœur est un petit livre, aussi frivole qu’impitoyable, Notes sur l’amour. En Russie, l’auteur avait connu la passion, spontanée, imprévue, « bouillonnement de forces désordonnées, presque vierges, incontrôlables ». Elle ressurgit dans ce petit traité radical :

    « On ne choisit pas sa maîtresse. Elle vous tombe dessus. Quelques-uns ajoutent : comme une tuile. »

    « La jalousie est le meilleur antidote connu de l’amour. Elle le tue certainement… chez l’autre. »

    « Es-tu amoureux ? Sache à l’avance que ton amour n’a pas une chance sur dix mille d’être durable. Agis pourtant comme s’il devait être éternel, car dans le domaine de l’amour, tout arrive, et tel qui pensait être parti pour un voyage d’un mois se trouve embarqué pour la vie. »

    Etc.