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  • Un écrivain en pyjama se livre sur les quais

    Charismatique, lumineux, pénétrant. Dany Laferrière. Le président d'honneur du Livre sur les quais est de ces auteurs que tout le monde apprécie. Il a commis des titres tels que Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer ou L’Art presque perdu de ne rien faire. Il siège pourtant à l’Académie française. Haïtien de naissance laferriere©Jf+Paga++Grasset_0.jpgmais québécois d’adoption, il écrit avec l’énergie des tremblements de terre et la quiétude de l’herbe qui sommeille sous des mètres de neige.

    Si la foule du festival vous refuse de tailler une bavette avec lui, offrez-vous une soirée en tête à tête en dégustant son délicieux Journal d’un écrivain en pyjama.

    Après trente années de métier, Dany Laferrière s’adresse à ses lecteurs. Il parle de l’art d’écrire, mais aussi de celui, indissociable, de lire. Il désacralise la création, ouvre le débat, lance des discussions, offre des conseils et prête à rire.

    De la vague envie d’écrire au roman publié, toutes les étapes sont abordées : choix de la première phrase, peur de la page blanche, dosage des adjectifs (« prenez une machette, fermez les yeux, et taillez-moi cette broussaille. Enlevez un adjectif sur deux, et vous verrez mieux devant vous »).

    C’est une ode à la simplicité (« quand vous cherchez depuis un moment à décrire la pluie qui tombe, essayez : il pleut »), à la sincérité (« on écrit le plus près de soi pos­sible, et c'est ce qui nous rapproche le plus des autres ») et à l’humour (« j’ai un ami qui, pour se mettre en train, a besoin de lire un écrivain si mauvais que ça lui donne l’impression de pouvoir faire mieux »).

    C’est un ouvrage plein d’encouragements pour les jeunes auteurs, avec quelques piques adressées à ses collègues, dont vous croiserez quelques spécimen lors du Livre sur les quais :

    « L’écriture est une étrange passion dont il faut retarder le plus longtemps l’explosion si on ne veut pas se retrouver, plus tard, avec un goût de cendre dans la bouche. Rien de plus terrible qu’un écrivain qui a terminé son œuvre trop longtemps avant sa mort ».