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Vers un revenu de transition écologique ?

Ce mardi, participant à une table ronde sur le réchauffement climatique, j’ai pu rencontrer Sophie Swaton, l’initiatrice de ce revenu innovant.

La table ronde avait lieu au dernier étage de l’Organisation météorologique mondiale, à Genève. Ciel maussade et pluies diluviennes : le cadre idéal pour évoquer le réchauffement.

L’événement réunissait des spécialistes des glaciers, des technologies, de l’urbanisme, du GIEC... et puis une femme lumineuse. Pas question chez elle de peurs, d’effondrement imminent. Elle souhaitait agir à l’échelle des communes, partager nos imaginaires, viser le bien-être, rendre la transition désirable. La philosophe et économiste Sophie Swaton, enseignante à l'Université de Lausanne, est la conceptrice du revenu de transition écologique (RTE).

Lorsque je suis allé en France présenter Faire paysan, mon livre portant sur l’agriculture, on m’a souvent demandé ce que je pensais du RTE. J’étais surpris, considérant ce concept comme purement théorique… et peu connu : son instigatrice vit au bord du Léman depuis une vingtaine d’années. En vérité, le RTE se pratique déjà dans une dizaine de régions de France.

Le RTE ? C’est un outil mi-social, mi-écologique. «La question n’est plus de choisir entre fin du mois et fin du monde.» Selon Sophie Swaton, la transition écologique est l’opportunité de créer des emplois : des activités qui ne rentrent pas dans les critères de l’économie classique.

Vous le constatez autour de vous : les initiateurs de petits projets qui œuvrent pour la transition sont souvent épuisés, presque tous fauchés, au bord du découragement. Le RTE assurerait un petit revenu le temps nécessaire à la pérennisation de l’entreprise. «Si notre société ne manque pas d’emplois, elle manque de postes rémunérés qui font sens», pense la philosophe-économiste.

En Suisse romande, le RTE est en phase de test à Meyrin. On y réfléchit à Genève et dans le Jura. Dans le canton de Vaud, un premier essai est sur le point de voir le jour.

Et dans ma ville, à Morges ?

Imaginez le potentiel. Des jeunes qui rêvent d’un retour à la terre, mais n’ont ni terrain, ni mise de départ, sont encadrés pour lancer une entreprise de micro-maraîchage ; d’autres s’affairent à distribuer la production dans des EMS, des crèches. Des bénéficiaires de l’aide sociale (5% de la population vaudoise) proposent un projet qui fait enfin sens pour eux, et sont encadrés pour le réaliser. Des professionnels se réorientent et ouvrent une structure de réparation d’appareils électroniques, une alternative pour se passer des multinationales de fast fashion, un service de cyclo-coursiers, un…

Chiche ?

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