Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Où se cache l'information en Libye ?

Les Egyptiens raffolent des plaisanteries. Des plaisanteries qu'on entend parfois des deux côtés de la mer. On en connaissait la version est-berlinoise, la voilà à la sauce libyenne : Deux chiens crèvent la dalle au Caire. L'un décide de tenter sa chance en Libye. Lorsqu'il revient une année plus tard - le visage bouffi, le poil étincelant et un colier doré autour du cou - son ami lui demande pourquoi diable a-t-il voulu rentrer au pays. "Pour pouvoir aboyer un bon coup...”

MEDIAS OFFICIELS En Libye, les anglophones ne trouvent que l'hebdomadaire Tripoli Post, ses titres à la gloire du Guide. Les arabophones bénéficient d'un large éventail de médias, mais tous possession de l'Etat. Ainsi se rabat-on sur les pages sportives ou les chaînes d'information étrangères: Al-Jezira 602965885.jpg(Qatar), Al-Arabia (Arabie séoudite) et BBC Arabi (Angleterre), lancée le 11 mars dernier. Pour le reste, championnats de football étrangers, clips musicaux égyptiens et surtout libanais (le Libyen Ayman al-Atar, en photo, gagnant de la Superstar 2004, l'équivalent libanais de la Nouvelle Star, avait été reçu par le Guide...).

Dans la rue, on est certes loin de la “décennie noire” (1978-88), mais encore aujourd'hui, les Libyens n'en disent pas plus que leurs médias. Le mot “Kadhafi” n'est par exemple prononcé qu'entre personnes qui se connaissent bien. En règle générale, la population navigue à l'opposé du Guide. Réservée et discrète.

CYBERLIBERTÉ Comme dans tout état muselé, la véritable source d'information est la grande toile. On trouve du reste des cybercafés à tous les coins de rue. Les connexions sont encore extrêmement lentes, mais un nouveau réseau est en train de couvrir le pays: 7000 kilomètres de fibres optiques déposées par les Américains (Alcatel) et les Italiens (Sirti).

Pour feuilleter la presse interdite, il faut donc demander à un cyber consommateur arabophone de relever les articles intéressants dans divers sites d'informations (Libya-alhora.com, Tibsty.com, LibyanHumanRights.com, Libyans4Justice.com,...), copier-coller le texte, puis le traduire via Google.

On y apprendra alors que le Général en charge du tourisme, ayant refusé à Saadi Kadhafi (voir ci-dessous) de partager fifty-fifty les bénéfices du tourisme, aurait été livré aux chiens de garde et aurait passé quatre jours à l'hôpital. On y trouve aussi bien-sûr les  ragots concernant les huit fistons Khadafi, dont la triplette la plus médiatisée :

852269941.jpgHANNIBAL En 2004, pris en flagrant délit d'excès de vitesse sur l'avenue des Champs-Elysées, il avait envoyé ses gardes du corps se battre contre les forces de l'ordre. En 2005, il avait tabassé sa petite amie enceinte. En 2007, il était impliqué dans un réseau de call-girl à Canne.

1649790447.jpg
SAADI “L'ennemi numéro un des Libyens", selon beaucoup de Libyens. Cet ancien attaquant du club italien de Pérouse, condamné en 2003 pour dopage, ordonne de fermer les routes quand il se déplace, en long cortège, cela va de soi. C'est lui qui aurait mis un terme à la fabrication de la voiture libyenne annoncée en 1999, la Saroukh al-Jamahiriya, ne la jugeant pas à son goût.
1480028281.jpgSEIF EL-ISLAM Heureusement, il y a Seïf pour sauver la bande. “Quand il voit une route en mauvais état, il téléphone et l'Etat la refait”, m'a-t-on déjà dit plusieurs fois. Le probable  prochain président est le plus impliqué sur le plan politique. En 1997, il créait la Fondation Kadhafi pour le Développement. En 2003, il publiait un rapport sur les violations des droits de l'homme dans son pays. En 2007, il jouait un rôle déterminant dans le marchandage lié à l'affaire des infirmières bulgares. Affaire à suivre...
Lien permanent Catégories : f Libye

Les commentaires sont fermés.