Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pot-de-vin et eau-de-vie

À Morges, Apéro World vient de fermer ses portes. Divinum ouvre les siennes mercredi. On en oublierait presque que le 22 mars était la Journée mondiale… de l’eau.

De l’or bleue qui mérite bien ces quelques lignes. Ne serait-ce que pour se souvenir. Qu’elle constitue 65% de notre corps. Couvre 71% de la surface de la Terre. Que l’on n’en trouve à l’état liquide – à notre connaissance - nulle part ailleurs qu’ici. Et qu’elle est donc, à l’échelle cosmique,  bien plus rare que l’or, le diamant ou le coltan.

Se rappeler que l’eau du Lac a été vapeurs de nuage, averses de plaine, rivières, fleuve, neige de montagne ou glacier alpin, et donc qu’il s’y trouve de l’eau tombée du ciel il y a des centaines de milliers d’années.

Qu’il y a 25'000 ans, l’emplacement de Divinum était couvert d’une couche de glace d’un kilomètre de haut.

Que la même eau sur laquelle on a skié tout l’hiver glissera bientôt jusqu’à la plage de Préverenges, puis vers celles de la mer Méditerranée.

Que si la pluie qui tombe sur Eclépens rejoindra les mers du Sud, celle qui a la malchance de pleuvoir dans le village voisin, à Orny, finira ses jours dans la Mer du Nord.

Bref, se souvenir de choses toute bêtes.

Que l’eau en bouteille coûte 1'000 fois plus cher que l’eau du robinet, qui est souvent chez nous de meilleure qualité. Qu’il faut deux kilos de pétrole brut pour fabriquer un kilo de PET, un litre d’essence pour faire avancer un camion sur trois kilomètres. Qu’en somme, on lave nos voitures avec de l’eau potable, on fait nos besoins dans de l’eau potable, on remplit nos piscines avec de l’eau potable. La seule chose qu’on ne fait pas, c’est la boire.

Se souvenir qu’aujourd’hui encore, malgré toutes nos technologies, il suffit de passer trois jours sans eau, et nous mourrons de soif.

Et que même si l’accès à l’eau potable est un « droit humain » depuis 2010, 800 millions de Terriens n’ont toujours pas accès à cette eau, 3 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau et 700 enfants meurent chaque jour du manque d’hygiène… alors même que 10% des dépenses militaires mondiales - 100 milliards de dollars par an - suffiraient à apporter de l’eau potable aux sept milliards de Terriens.

Se dire que l’eau n’est pas un bien, que c’est un lien. Qu’on est tous liés par la peur des sécheresses, des tempêtes et des inondations. Qu’on est tous dans la même barque.

Qu’en 2019, on est capables de tant de choses - détourner des fleuves, dessaler des mers, et même, grâce à notre Prix Nobel, vitrifier l’eau – mais on ne sait toujours pas partager ces savoir-faire pour répartir entre nous l’eau douce de cette planète.

Alors, à l’heure de déguster vos crus préférés sous la tente de Divinum, souvenez-vous que le vin - même lui ! - est constitué de 85% d’eau, et levez votre verre au vin qui enivre, mais surtout à l’eau qui fait vivre !

Les commentaires sont fermés.