Que le prochain tube interplanétaire soit nord-coréen. Que Berlusconi se mette enfin sérieusement à la chanson. Qu’on crée dans la petite ville de Tulkarem un opéra israélo-palestinien. Que l’érythréo-éthiopienne ne soit plus une guerre mais la danse de l’été. Qu’autour des ruines de Bamiyan, un public mixte applaudisse la première comédie musicale afghane d’après guerre. Qu’en matière d’Europe, la culture réussisse là où a échoué l’économie. Que l’Armée du Salut gagne l’Eurovision et force les Conservatoires à jouer dans la rue. Que l’art subventionné s’ouvre à l’art amateur, et vice-versa. Qu’on file le Goncourt au prochain Joël Dicker. Que les liseuses électroniques épargnent les derniers bons libraires et les rares diffuseurs décents. Qu’on distribue gratuitement dans les gares quelques pages de Catherine Safonoff, Jacques Chessex, Corinne Desarzens ou Charles-Albert Cingria. Et surtout, surtout : qu’il fasse beau à Paléo.