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Il faut (ré)écouter Nicolaï Gedda !

Ce lundi matin aurait pu tristement commencer, avec le statut Facebook d’un ami : « Le grand ténor Nicolaï Gedda a quitté ce monde. Il vivait près d'ici, à Tolochenaz ! »…

En roulant sur le route de Lully, entre La Paisible, l’ancienne maison d’Audrey Hepburn, et le cimetière, vous ne distinguerez de sa propriété qu’un immense mur de thuyas.

Cette propriété, je la connaissais un peu pour y avoir, durant mes années d’études, ramassé les feuilles mortes et désherbé les platebandes, bref, gagné quelques sous avec mon frère. Nous l’entendions alors faire ses vocalises dans la véranda. La puissance de sa voix nous forçait à relever la tête pour l’écouter. Nous ignorions qui il était vraiment...

Nicolaï Gedda est né en Suède en 1925. Il a du sang russe, par son père, un Ustinov, un Cosaque qui avait fui la révolution d’Octobre. Il est ainsi de la même famille que l’acteur et écrivain anglais Peter Ustinov, qui vivait à Begnins (une très belle exposition lui est consacrée au Musée Alexis Forel à Morges en ce moment !).

Après avoir parlé suédois et russe, il déménage à Leipzig, apprend l’allemand à l’école, le français au lycée, l'italien, par amour de l’opéra, et l’anglais, pour lancer sa carrière internationale.Car dès 1953, Gedda chante à la Scala de Milan, à l’Opéra de Paris, au Festival de Salzburg, au Covent Garden de Londres, au Metropolitan de New York. A l’aise dans le baroque comme dans le contemporain, il va se produire pendant un demi-siècle, et détenir le record du nombre d’enregistrements officiels. En 1994, on en recensait déjà 202 !

Mais voilà, l’édition anglaise de Wikipedia le confirme : il serait décédé ce samedi 16 mai.


Alors j’écris cela. Surtout, je découvre son génie, passe une heure de pur bonheur à l’entendre chanter - sur Youtube – « Je crois entendre encore », un air des Pêcheurs de perles de Bizet, « Kuda, kuda vy udalilis », de l’opéra Eugène Onéguine de Tchaïkovski, « Dies Bildnis ist bezaubernd schön », de La flûte enchantée de Mozart, et surtout « Che gelida manina », de La Bohème de Puccini…

Le temps file, et soudain, coup de théâtre ! Le site Forumopera.com s’excuse auprès de ses internautes, ce n’était… qu’une rumeur. J’ai alors envie de renoncer définitivement au flux d’informations en continu !

Je remercie finalement ce buzz mensonger de m’avoir permis d’écouter ce grand ténor, et souhaite à Monsieur Gedda - qui lira peut-être ceci dans son magnifique jardin de Tolochenaz - de pouvoir encore chanter jusqu’à ses 120 ans !

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