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Génération Charlie

Je souhaitais lier cette chronique à l’hommage rendu à Morges par la Maison de la Presse au journal satirique Charlie Hebdo, aux dessinateurs, à la tuerie. L’exposition mérite une visite mais qu’ajouter à tout ce qui a déjà été dit ?

Prolonger ici la minute de silence observée jeudi soir dernier lors du vernissage ? Peut-être bien. Car les événements survenus en France en 2015 - et surtout les réactions qui ont suivi : état d’urgence, état de guerre et bombardements - glacent le sang.

Qui dit guerre dit réfugiés. Qui dit réfugiés dit accueil de réfugiés. Qu’ils furent beaux, ces premiers témoignages d’humanité envers les Syriens, les distributions d’habits, de nourriture, en Autriche, en Allemagne... Mais la peur, mais la haine, les promesses de renvois, les prises de position contre un peuple, contre une culture, contre une religion.

Réchauffement climatique ou pas, l’actualité glace le sang. Quelque chose de grave est en train de se passer, et les mots manquent.

JMGLeclezio.jpgIl faut demander de l’aide… Au lendemain du massacre du 7 janvier, J.M.G. Le Clézio s’adressait ainsi à sa fille dans une lettre ouverte :

« Trois assassins, nés et grandis en France, ont horrifié le monde par la barbarie de leur crime. Mais ils ne sont pas des barbares. Ils sont tels qu’on peut en croiser tous les jours, au lycée, dans le métro, dans la vie quotidienne. A un certain point de leur vie, ils ont basculé dans la délinquance, parce qu’ils ont eu de mauvaises fréquentations, parce qu’ils ont été mis en échec à l’école, parce que la vie autour d’eux ne leur offrait rien qu’un monde fermé où ils n’avaient pas leur place. »

9953562-charlie-chaplin-etait-aussi-un-ecrivain-de-gauche.jpgDe l’aide encore, au seul qui aurait eu le droit de s’écrier : Je suis Charlie ! On est en 1940, la guerre fait rage et le cinéma ne peut plus rester muet. Charlie... Chaplin fait alors dire au héros de son Dictateur :

« Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu […] Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’habilité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. »

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