Vous l'avez certainement déjà lu quelque part. La Libye est LA nouvelle destination méditerranéenne. Des cités antiques, des Touaregs et un colonel effervescent. Tout pour drainer les foules. Si seulement ledit colonel y mettait un peu du sien.
VISA LIBYEN Car ses directives changent très vite. Au grand dam des opérateurs touristiques locaux. En effet, si des centaines de touristes débarquaient encore à Tripoli en 2006 à bord de bateaux de croisière, le vent a aujourdui tourné. Le 11 novembre 2007, Kadhafi réintroduisait l'obligation de faire traduire son passeport en arabe. Une opération qui se fait chez un traducteur "officiel", agréé par l'État, qui coûte 30 euros et une bonne demi-journée. Pour ne pas faire les choses à moitié, ce 1er janvier, le colonel demandait à ce que tous les étrangers arrivant en Libye soient en possession de l'équivalant de 1000 dollars américains cash (cartes de crédit et traveler's chèques ne comptent pas). On n'a toutefois pas demandé à voir mes billets. Les directives auraient-elles déjà changé ?
A cela s'ajoute, pour les voyageurs dits "indépendants", la nécessité de louer, pour toute la durée du séjour, les services d'un guide issu d'une agence de voyage reconnue (50 euros par jour minimum). Le loger, le nourrir et le promener. Et pour ceux qui aimeraient se ressourcer dans le désert, obligation de s'offrir la protection d'un policier. Se ressourcer. Avec une Toyota, un guide et un policier... Pour échapper à l'asphyxie, trois possibilités :
- Ne demander qu'un visa de transit (5 jours), facile à obtenir, puis se dépêcher d'atteindre l'autre bout du pays. Solution de dernier recours.
- Bricoler un visa touristique “artisanal” depuis Tunis. Au pied de la Bab el Bahr, entre la médina et l'Avenue de France, tout le monde connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... peut arranger un visa touristique libyen (je vous transmets volontiers un contact téléphonique si besoin). Après un passage à l'ambassade libyenne de Tunis, un guide bidon vous accompagne à la douane tuniso-libyenne de Ras al-Jedir, puis vous fiche la paix, avec le numéro de téléphone d'un autre guide tout aussi bidon, à Tobrouk, qui vous fera lui passer la douane libyo-égyptienne d'Amsaad. Le tout pour 200 à 300 euros. Mais gare à l'arnaque. En outre, les routes sont saturées de contrôles policiers et les sites touristiques, bien gardés par les fameuses patrouilles “Tourism Security” (photo).
- Le plus simple reste encore d'acheter un visa d'affaire. Il coûte 200 euros et permet de visiter le pays librement (si besoin, je donne volontiers le contact email d'un jeune libyen qui se sert d'une entreprise, oui, bidon pour faire venir des touristes étrangers).
A partir d'ici, bienvenue en Libye !