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Ceci n'est pas un boycott

ISRAEL Sur le mont Sinaï - foyer des trois monothéismes - je considérais Israël comme une évidence. D'autant que ses douaniers appliquent volontiers leur tampon sur des “feuilles volantes”, et non sur le passport, pour ne pas condamner une entrée ultérieure au Liban ou en Syrie, deux pays fermés à ceux qui auraient décidé de vérifier en Israël si ce que l'on raconte est vrai.

J'aurais ensuite embarqué à Haïfa dans un ferry pour Chypre, et de là, pris la première ligne pour Beyrouth. Une ruse à 500 dollars – cela fait cher le visa libanais - mais quand on aime...

Hélas, la douane égypto-israélienne de Taba en a décidé autrement. Une heure, deux heures. Un tampon de sortie sur une “feuille volante”? Sorry, not possible. Trois, quatre heures, rien n'y fait. Ce tampon signifierait une chance sur deux de me voir refouler à la douane libanaise si celle-ci me demandait d'où j'avais embarqué pour atteindre Chypre et découvrait que j'étais sorti d'Égypte vers Israël.

Et maintenant? Passer par la Jordanie et la Syrie, mais l'ambassade syrienne du Caire ne délivre de visas qu'aux étrangers résidant en Égypte. Demander un second passport, mais la procédure doit se faire en Suisse. Perdre mon passport à Chypre et m'en refaire un vierge...

On ne peut pas tout se permettre sur cette planète. Est-ce convenable de “m'amuser” à trouver la faille administrative, alors qu'en ce moment, un vieux Palestinien qui a connu deux guerres et une dizaine d'insurrections pleure pour la première fois de sa vie devant le corps déchiqueté de son petit-fils mort sur le chemin de l'école sous l'explosion d'une bombe à fléchettes?

Peut-on remplir une à une les pages de son passport rouge à croix blanche, “faire” l'Israël et se réjouir de visiter Gaza, alors que tout un peuple, humilié aux barrages routiers et prisonniers d’un “mur de sécurité”, rêve de se déplacer, non pas par curiosité, mais par nécessité?

Les premiers ministres israéliens ont de très beaux mots pour cela. Le 27 novembre dernier, Ehud Olmert déclarait: “Nous ne pouvons plus, les uns comme les autres, nous accrocher à des rêves déconnectés des souffrances de nos peuples, des difficultés qu'ils éprouvent quotidiennement”. Un discours qui trouve son échos trente ans plus tôt, le 21 novembre 1977, dans la bouche de Golda Meir: “Nous, peuple d'Israël, sommes les derniers à être insensibles au désespoir des autres. Nous n'avons jamais dit que nous voulions que les Arabes palestiniens restent comme ils sont: dans des camps, dans la misère, dépendant de la charité”...

Est-ce de la sagesse ou de la lâcheté? Le fait est que j'en ai ma claque des voyages que l'on dit “réussi” si l'on a obtenu une “cheap accomodation” et un visa pour le prochain pays, alors que c'est là que le voyage devrait commencer!

Oui, c'est comme si grand-mère n'était pas autour de la table, alors que l’on célébrait son 60ème anniversaire. C’est ainsi. Israël n'aime pas les chiffres ronds. Ils réveillent ses échecs. J'irai lui rendre visite une autre fois... Fin du voyage “par voie de terre et de mer”. Direction l'aéroport. “Terre promise”, promesse non tenue. Routes... et Beyrouth!

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