Au lendemain du Salon des vins Arvinis, la ville de Morges accueillera « Les Salves poétiques », un festival à taille humaine pour se saouler… de mots.
« Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi ? De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise… »
La prose de Baudelaire est de saison. Du 21 au 24 avril, la poétesse morgienne Laurence Verrey vous invite en effet à découvrir, pratiquer ou vous réconcilier avec la poésie, ce « chant de l’âme » trop souvent maladroitement enseigné dans les écoles, froidement décortiqué dans les universités et volontiers mis à mal en société.
Durant quatre jours, les « Salves » (www.salvespoetiques.ch) vous feront soulever l’asphalte, trébucher sur des pavés négligés, renoncer aux discours saturés, stériles, oublier pour un temps l’efficace, l’artifice, renouer un lien sensuel à la langue et découvrir une ville généreuse, féconde, tout ce que dissimule la sonorité frustre du mot : « Morges ».
Les « Salves poétiques » convieront pour cela une myriade de poètes confirmés. Nimrod, du Tchad, Maram Al-Masri, de Syrie, Angèle Paoli, de Corse, Françoise Matthey, des Franches-Montagnes, Dominique Sorrente, de Marseille, qui proposera en outre une performance poétique à deux voix au Château de Morges le mardi 21 avril. Côté suisse, Claire Genoux, Prix Ramuz de poésie 1999, et François Debluë, auteur du livret de la Fête des Vignerons 1999. Tous écriront sur la région et liront des textes le jeudi 23 avril sous le marronnier de l'Hôtel-de-Ville.
Pour celles et ceux qui aiment écrire, mais manquent d’idées, d’impulsions ou de temps pour s’y mettre, les « Salves » offriront aussi gratuitement des ateliers d’écriture. Emmenés par un écrivain, vous aiguiserez votre regard et écrirez, pour le plaisir et en plein air.
Enfin, pour clore le festival, place aux jeunes. Ancienne tradition du gymnase de Morges, une « Nuit des poètes » renaîtra de ses cendres dans les caves de Couvaloup. Une scène ouverte permettra d’entendre des jeunes de la région dire la vieille ville avec des mots neufs...
Bref, en avril, découvrez-vous fertile !