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L’Algérie ou l’autre nom de l’hospitalité

Porte-je la poisse au tourisme algérien ? Le fait est qu'en 2003, alors que je traversais le pays du Sud vers le Nord, 32 touristes suisses, allemands et néerlandais étaient enlevés au nord de Tamanrasset. Cette fois, alors que j’aborde le pays d’Ouest en Est, deux Autrichiens enlevés en Tunisie le 22 février dernier auraient transité par l’Algérie…

592491200.JPGBILAN Il faut pourtant avouer que le danger numéro un en Algérie a été pour moi… la pluie (les Algériens, incapables de marcher avec un parapluie, risquent à tout moment de vous percer un œil). Sinon – à part les indigestions de couscous du vendredi et les trous dans les routes constantines causés par le vol des bouches d'égout en fonte – pour autant qu’on ne cherche pas à promener sa Toyota dans les zones désertiques reculées, qu’on ne tente pas le diable en Kabylie et qu’on ne se promène pas au milieu de la nuit, les poches bien pleines, dans des quartiers dits "chauds" – on ne voit rien de ce que racontent nos gros titres. Et les leurs (couverture du quotidien La Liberté du12 mars).

Au contraire. Et mille fois "au contraire", car l’Algérie enseigne à tous les coins de rue le vrai sens du mot "hos-pi-ta-li-té" (et non pas cette hospitalité de "devoir coranique", froide et hautaine, que l'on rencontre parfois en terres d'Islam)...

Pour saisir pourquoi les hommes d'Etat du monde entier viennent serrer la main du président Bouteflika, pourquoi ce dernier mandate des multinationales par centaines et pourquoi les jeunes fuient le pays au péril de leur vie à bord de frêles embarcations… Pour comprendre comment un état pétrolier et gazier peut se payer le luxe d’une grave crise financière alliant hausse des prix et chômage… Pour éclairer toutes ces contradictions intrinsèques au pays, je vous en remets au très bon site d’information algeria-watch. Pour ma part, je referme la porte doucement en compagnie de l’un des pères de la littérature algérienne moderne, Mohammed Dib (1920-2003) :

 

OMBRE GARDIENNE

 

Ne demandez pas

Si le vent qui traîne

Sur les cimes

Attise un foyer ;

 

Si c’est un feu de joie,

Si c’est un feu des pauvres

Ou un signal de guetteur.

 

Dans la nuit trempée encore,

Femmes fabuleuses qui

Fermez vos portes, rêvez.

 

Je marche, je marche :

Les mots que je porte

Sur la langue sont

Une étrange annonce.

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